Pourquoi est-ce aujourd’hui que je ressens le besoin de parler de Sarah Halimi? Nous sommes en août 2022, le jour de Tisha Beav, qui commémore la destruction du premier, puis du second Temple de Jérusalem.
Ce jour est dans la tradition juive le plus triste et le plus terrible de l’année. C’est aussi à cette date qu’ont eu lieu le labour de la ville par Turnus Rufus et l’interdiction de son accès aux Juifs, l’épisode tragique des explorateurs, la chute de la forteresse de Bétar, marquant la fin de la révolte de Bar Kokhba et sa mort, l’expulsion des Juifs d’Angleterre en 1290, celle des
Juifs de France en 1306, et encore celle des Juifs d’Espagne en 1492. C’est aussi la date anniversaire du départ du premier train pour Auschwitz et de l’extermination systématique des Juifs d’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pogroms et de bien d’autres catastrophes.
L’assassinat de Sarah Halimi est de la même nature que ces malheurs historiques et provoque un profond écœurement. Mais le déni et le laxisme qui l’ont entouré ajoutent encore à l’horreur. D’autant que ce meurtre fait malheureusement partie d’une longue série d’autres assassinats et attentats antisémites en France.