Cinq ans déjà. Pourtant, ma colère demeure intacte. Et toujours, à ce que les médias pris d’une fausse pudeur qualifient d’«affaire», je préfère le terme de meurtre. Plus sonore, plus cru, plus vrai.
On peut, inlassablement, revenir sur la scène insoutenable qui eut lieu sur ce balcon, sous le regard sans doute pétrifié des voisins. On peut reprendre, un à un, les arguments des psychiatres convoqués pour expertiser l’assassin. On peut parcourir une fois de plus toutes les manifestations émues ou la litanie des déclarations politiques, avec ou sans effets de manches, pour soutenir ou récuser la responsabilité juridique d’un bouffon meurtrier sorti de la case prison. On peut deviser inlassablement sur les effets délétères du haschich dans la responsabilité de son passage à l’acte. On peut, enfin, multiplier les arguties judiciaires ou parlementaires pour modifier la loi.
Le mystère reste entier. Pourquoi? Pourquoi elle? Et au bout du bout, encore et toujours : pourquoi le mal?