Au-delà du mobile antisémite, d’emblée présumé par la consonance juive du prénom et du nom de la victime, enlever la vie à celle qui sauva tant de vies n’a rien d’un « fait divers». Au temps de la sidération succède le temps de la réflexion, ce luxe que peuvent s’autoriser les vivants.
En suivant les débats autour du discernement de l’assassin au moment de son crime, m’est revenu à l’esprit un propos d’Henri Atlan. Interrogé au sujet du libre arbitre, notion chère à la théologie pour fonder la responsabilité du sujet agissant – Maïmonide, par exemple, estimait
qu’il ne saurait y avoir de responsabilité sans choix exercé librement –, Atlan répond que la responsabilité juridique doit impérativement en être dissociée.