Elle avait choisi de prendre le prénom de la première mère des enfants d’Israël, mais elle s’appelait Lucie, comme ma grand-mère, si présente alors qu’elle avait péri avant ma naissance, dans la chambre à gaz de Birkenau. Quiconque oserait attribuer à la folie et non à l’antisémitisme l’assassinat de ma grand-mère devrait en répondre devant la justice. La même justice qui décréta que l’assassin de Lucie-Sarah Halimi n’était pas responsable de son acte.
En vérité, l’antisémitisme a toujours généré la démence meurtrière, et le voyou de la rue Vaucouleurs ne se distingue en rien de tous les criminels habités par la haine du Juif, et, plus encore, de la Juive. Car les antisémites ont été, partout et toujours, des tueurs de femmes.